15 jours avec le Duo des Cimes, une expérience inoubliable !
Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour nous apercevoir que c’est bien en short, avec un sac de plus de 15-20 kilos sur le dos et une carte à la main perché en haut d’un col que le duo est à son aise !
La ville, c’est juste pratique pour accueillir les petits et grands amis, pour se ravitailler, se reposer juste ce qu’il faut, réparer les chaussures, rassurer les parents, réparer le réchaud, préparer la prochaine étape et accessoirement tomber un peu malade…
Après quelques jours d’acclimatation à Leh (ville principale du Ladakh, doté d’un aéroport, à 3500m d’altitude), nous voilà donc tous dans le bus pour Lamayuru où nous débuterons notre trek : Astrid, Alex B, Nico, Alexis, Milind, Varun, Christelle et Alex M. (Beaucoup d’Alex, c’était très pratique pendant le trek ;-) Victor et Sybille devaient nous rejoindre au milieu du trek car Victor était malade. Six heures debout dans un bus plein à craquer, « bercés » par de la musique de Bollywood, les premiers contacts avec les Ladakhis, sont pour le moins chaleureux !
Astrid et Alex sont vraiment connus dans la région, puisqu’à peine arrivés à Lamayuru, une habitante les reconnait : ils avaient déjà dormi chez elle il y a 3 ans !
Et c’est donc parti pour huit jours de trek entre Lamayuru et Spitok (portion qu’Astrid et Alex avaient fait en bus pour nous rejoindre)
Nous vous proposons de vous décrire à quoi ressemble une journée classique de trek avec les Bazaille.
Le lever a lieu un peu après le soleil vers 6 heures. Alex B et Nico préparent le petit déjeuner pendant que les autres rangent les tentes. Au menu du porridge (pour le grand bonheur d’Alexis qui n’a jamais fini sa gamelle… mais je suis d’accord avec lui, c’est un peu hard dès le matin, le Nesquick nous a manqué…) suivi d’un Tchai pour rincer gamelle et gosier. Puis on fait la vaisselle, on plie les sacs et vers 8 heures on démarre. On est chaque jour plus efficace et on réussira à partir à 7h20 !
Ensuite, l’idée est d’en faire un maximum le matin. On ne s’arrête donc pas avant le col, même si des pauses régulières s’imposent pour attendre les derniers (à savoir nous). C’est l’occasion de dire qu’on n’est pas peu fiers d’avoir franchi 3 cols à 4600, 4800 et 5045 m d’altitude ! C’est pourtant la routine chez les Bazaille… Puis dans la descente, vers 13 heures, on guette le coin idéal (près d’une rivière et à l’ombre) pour faire la pause noodles (voir post d’Alex B).
On reprend ensuite la route dans la vallée pour arriver en milieu ou fin d’après-midi à notre camp de base idéal : aucun touriste en vue (quelques chèvres ou yacks sont tolérés), une rivière bien claire si possible et un terrain plat (pas toujours facile en montagne). C’est l’heure de replanter la tente, de se « doucher » dans la rivière (à 5-10°, c’est difficile au début, mais on s’y fait) et d’y laver les fringues de la journée.
Après le diner, on se couche donc avec le soleil, vers 20h30.
Certains soirs on préfèrera dormir chez l’habitant pour profiter d’un gros plat de riz et lentilles !
Cette logistique est le prix à payer pour avoir la chance de voir le spectacle que nous offrent ces montagnes ! Les couleurs sont vraiment étonnantes. Des roches multicolores rouges, vertes, jaunes à pertes de vue, de la neige sur les hauts sommets et un « serpent vert » qui habite la vallée. Ce sont les champs de céréales dans les villages situés aux abords des rivières.
Nous avons du mal à imaginer comment les habitants de ces villages peuvent vivre à plusieurs jours de marche de la première route, sans électricité ni eau courante. Et en hiver, il paraît que tout est enneigé ! Pourtant ils ont l’air heureux. Ils ne demandent pas plus. Nous avons toujours été très bien accueillis dans les villages. Ils étaient contents de nous proposer un « lit » (un tapis par terre) et un repas. Le contact était rendu encore plus facile grâce à Alex B qui est bientôt bilingue en Hindi ! Jullay, Jullay !! (Avec ce seul mot on peut déjà tenir une longue conversation)
Astrid et Nicolas ont tenté la nuit à la belle étoile sur le toit d’une maison. Quels romantiques ! Jusqu’à ce qu’au réveil Nico s’aperçoive que toute la famille avait aussi dormi sur le toit !
Mais attention, pas question de passer pour des touristes naïfs. Les Bazaille veillent aux tarifs proposés par les habitants ! 200 Roupies (environ 3 euros) pour la nuit, diner et petit déjeuner compris, et pas plus ! La roupie est devenue la monnaie du duo.
Côté climat, c’est très variable. Tee-shirt pour la journée, coupe-vent aux cols et bonnet le soir (surtout lorsqu’on dort à plus 4000m). Il fait normalement très sec mais nous avons eu le droit à quelques averses sympas. Ce qui nous amène à l’anecdote de la tente des Indiens, peu adpatée pour la pluie. Une nuit de pluie leur aura donc été fatale, malgré des tentatives d’imperméabilisation en ajoutant les ponchos sur la tente. Il a donc plu dans leur tente.
Les chaussures de Milind ont ensuite rendu l’âme, le 3ème jour. Milind et Varun ont donc écourté le trek. Il faut dire que marcher avec les Bazaille, c’est pas facile. Ils ont beau avoir plusieurs semaines de marche dans les jambes, le rythme ne décélère pas ! Lorsque d’autres font des lacets pour se rendre au col, eux foncent tout droit ! Et s’il y a trop de randonneurs dans leur champ de vision, on change d’itinéraire et tente un autre col (inconnu de la carte). On a donc décidé de baptiser ce col « le Presque-Là » (parce que quand on pensait arriver, il fallait en fait aller plus loin et plus haut).
Nous sommes donc fiers de l’avoir fait et impressionnés de voir à quel point Astrid et Alex gèrent leur projet. C’est plutôt rassurant de les voir vivre cette aventure. On est heureux de les voir réaliser leur rêve. Ils semblent vraiment prêts physiquement et psychologiquement à surmonter toutes les situations. Ils savourent toutes leurs journées, s’extasient encore devant les beaux paysages et ne sont blasés de rien (même pas des noodles). Les accompagner sur un petit bout de chemin aura été une grande aventure pour nous. Nous avions découvert les joies de la montagne à Combloux, et maintenant nous voilà dans l’Himalaya, mais jusqu’où nous emmèneront-ils ?
Pour ceux qui s’inquièteraient (je pense à la mère de Nicolas), Alex B est vraiment le roi de l’orientation, donc aucun souci à se faire.
Christelle et Alex M